Rochon et filles, inc.
Mes grands-parents, du côté maternel comme paternel, étaient des entrepreneurs. Mon grand-père Clodi, en France, était poissonnier. Durant la période économique florissante d’après-guerre, ses affaires marchaient fort. À la fin de sa carrière, son frère et lui étaient propriétaires de trois poissonneries près de Carcassonne, « Clodi et frères ». Mon grand-père Rochon, dans le nord de l’Ontario, était propriétaire d’un magasin de vêtements pour toute la famille, de 1 mois à 100 ans. Il aimait dire qu’il habillait tout le monde dans le village. Il avait hérité le magasin de son père, Wilfrid Rochon. L’entreprise familiale s’appelait : « Wilfrid Rochon et fils inc. ».
Pendant ce temps, ma grand-mère Clodi était grandement impliquée dans la poissonnerie (c’était une excellente vendeuse!), mais c’était mon grand-père qui portait le chapeau, comme on dit. C’était « Clodi et frères », c’est tout. Nulle mention de ma grand-mère Clodi. De l’autre côté de l’Atlantique, ma grand-mère Rochon a eu dix enfants. Vous imaginez donc que ce n’était pas de tout repos à la maison! Mon grand-père Rochon, encore une fois, portait à lui seul le chapeau d’entrepreneur, même si ma grand-mère avait certainement son rôle à jouer dans la réussite des affaires familiales.
Je voulais démarrer ce texte sur une note bien personnelle et familiale, afin de vous parler d’un colloque auquel j’ai participé le 21 mars dernier : « Le plaisir d’entreprendre au féminin ». Le colloque en était à sa deuxième édition, et se tenait à Sherbrooke. Il la été organisé par Femmessor Estrie, un organisme à but non-lucratif qui a pour mission de soutenir les femmes entrepreneures. Le but de la journée de colloque était de réunir des femmes ayant la fibre entrepreneuriale et des intervenantes socio-économiques, « pour un grand tourbillon d’inspiration »[1]… presque 300 femmes ont répondu à l’appel!
Academos y était invité en tant qu’intervenant socio-économique de la région estrienne. Pour moi, en tant qu’agente régionale, ce colloque a été l’occasion de nouer des liens avec des femmes passionnées par leur entreprise, et de leur présenter Academos Cybermentorat. Ainsi, j’ai pu leur expliquer le rôle important qu’elles joueront en devenant cybermentors : aider les jeunes à préparer leur avenir professionnel et à persévérer à l’école. J’avais un bon auditoire : des femmes de tête et de cœur! Ces colloques, énergisants et inspirants, sont également toujours l’occasion de revenir au bureau la tête pleine d’idées de développement.
Lors de ce colloque, j’ai vu des femmes prendre parole et expliquer comment se lancer en affaires n’est certes pas chose facile, mais comment les résultats sont gratifiants! Quel chemin parcouru depuis le temps de mes grands-mères! Aujourd’hui, ces femmes entreprennent, font rouler leur boîte et créent de la richesse. J’aimerais qu’elles puissent partager leur savoir et leur passion avec les jeunes cybermentorées d’Academos. Qu’elles puissent dire à ces jeunes femmes que, même si nous avons encore du travail à faire pour que davantage d’entreprises soient gérées par des femmes, « Rochon et filles » n’est plus un rêve inatteignable comme au temps de mes grands-mères…
Hélène Rochon
Agente régionale Estrie
Academos Cybermentorat
[1] Tiré du programme du Colloque « Le plaisir d’entreprendre au féminin », 2e édition.21 mars 2012, Hôtel Delta, Sherbrooke.