J’ai déjà lâché l’université
Août 2010.
Je débarque à Montréal. Ma petite chambre située au coin de la rue Sanguinet et du boulevard René-Lévesque sent un peu drôle, mais j’y suis enfin et j’y ai mis ma petite touche personnelle. Demain, je commencerai un baccalauréat en Relations internationales et droit international - connu sous le nom de BRIDI - à l’UQAM. J’ai peur, mais je suis confiante. Rory Gilmore l’a fait. Elle a survécu à l’université. Je devrais bien y arriver moi aussi.
J’avais raison, mais jamais je n’aurais cru avoir besoin de deux tentatives. Celle-ci – vous l’aurez deviné – n’était pas la bonne.
En effet, pas plus tard qu’en septembre 2010, j’étais de retour chez mes parents à La Sarre en Abitibi. J’avais tout lâché. J’avais quitté un programme très contingenté où tous mes amis m’imaginaient réussir avec brio. J’avais refait mes bagages et repris l’autobus vers chez moi.
Et pendant que je distribuais des exemplaires de mon CV au McDonald’s, au Jean Coutu et au Canadian Tire, mes amis vivaient leurs premières intégrations universitaires. Mon fil d’actualités Facebook me déprimait totalement. Au fil des semaines et des mois, les photos montrant mes amis dans des galas et dans des partys de toutes sortes avaient juste le don de me rappeler que je passais mes journées à empiler des lapins de Pâques en chocolat sur les tablettes du Jean Coutu. Oui, c’est là que j’ai fini ma course : au Jean Coutu de La Sarre. L’un des plus grands de tout le Québec.
J’sais pas si vous le savez, mais il en passe du monde au Jean Coutu dans une journée! Des anciens collègues, des amis, des proches, des connaissances… plein de gens qui te croisent et qui te disent : « Hey! Midorie! T’es rendue où? T’es pas à l’école? ».
…
J’suis à l’école de la vie, mon chum!
Parce que oui, j’ai pleuré et j’ai ragé. Mon estime de moi en a mangé un méchant coup. Pas que ce n’est pas bien de travailler dans une pharmacie. C’est juste que personne n’aurait pu penser que j’allais lâcher l’école. Des rumeurs couraient comme quoi je n’allais pas y retourner, comme quoi j’allais prendre goût à l’argent, comme quoi j’allais avoir peur d’échouer de nouveau.
Eh bien, cinq ans plus tard, je peux vous dire que je suis loin d’avoir échoué.
J’ai pris le temps de bien réfléchir, à tête reposée entre deux shifts, et j’ai choisi un programme bien. Je suis retournée à l’université. J’ai complété un baccalauréat, puis une maîtrise. Je me suis impliquée. Je me suis retrouvée. Cette pause, au fond, elle était nécessaire. Lâcher l’université m’aura aidée à voir plus clair.
Cette année passée entre les crèmes Aveno et les produits naturels m’a permis de faire un certain vide, de reprendre des forces, mais surtout, de constater que je pouvais me faire confiance. Au Jean Coutu, j’ai bel et bien trouvé un ami. Moi.
Dans des moments comme ceux-ci où tout semble aller mal, vaut mieux s’encourager soi-même et ne pas se rabaisser. J’ai gardé espoir, je me suis motivée avec différents projets, j’ai traversé les jours et les semaines la tête haute et je me suis moi-même ramenée sur le droit chemin. Pas ce fameux chemin qui est convenable aux yeux des autres et de la société, mais celui qui ME convient, celui qui m’appartient et sur lequel je suis heureuse de marcher.
Au fond, j’ai dû revenir chez moi pour prendre un nouveau départ.
se témoignage est une preuve de persévérance
une vrai preuve de persévérance
effectivement
tout a fait
effectivement
Tout à fait d'accord
swag
Thug life
tout à fait d'accord!
Swag et Thug life?
Quels qualificatifs merveilleux! Ahah! :)
Merci pour vos bons commentaires, sincèrement. Écrire cet article m'a fait prendre conscience de tout le chemin que j'ai parcouru et c'est franchement encourageant. Au plaisir,
- Mido
Swag adore
morale; au jean coutu ont trouve belle et bien de tout.plus sérieusement, sa montre en vrai se si beau proverbe: Telle est la vie: tomber sept fois et se relever huit fois.
très d'accord
très belle preuve de persévérance, bravo!!!!