Portrait d’une mentore engagée: Denyse Gagnon, agricultrice et propriétaire d'une ferme laitière
Mentore sur Academos depuis plus de quatre ans, Denyse Gagnon est copropriétaire d’une ferme laitière avec son frère et son neveu. Elle échange fièrement avec les jeunes sur les réalités de son métier, ses tâches quotidiennes et ce qui l’a poussé vers l’agriculture.
Elle aime leur rappeler un fait simple: “Pas de nourriture sans agriculture”.
Denyse essaye le plus souvent possible de répondre aux questions des jeunes en leur posant à leur tour des questions: une approche qu’elle a développée au fil des ans et qui porte ses fruits.
Entrevue avec Denyse Gagnon, mentore agricultrice passionnée.
Pourquoi vous êtes-vous inscrite sur Academos?
« J’avais envie de partager mon expérience entrepreneuriale par l’accompagnement de jeunes qui voulaient connaître les mille et une facettes de ma profession. Je voulais aussi montrer aux jeunes que d’être agricultrice, ce n’était pas seulement de traire les vaches et leur démontrer que PAS DE NOURRITURE SANS AGRICULTURE (et je l’ai mentionné souvent dans mes messages). »
Avez-vous déjà eu un mentor?
« Mon père a été un mentor pour moi. Il aimait son travail et il m’a transmis sa passion. Nous avons eu de très belles discussions au fil des ans mais il n’envisageait pas nécessairement que je devienne agricultrice à mon tour. En effet, je me permets de vous raconter ceci :
Dans mon jeune temps, j’aimais déjà l’agriculture et je faisais la traite des vaches et les foins sur la ferme. À l’époque, par contre, c’était les gars qui devaient travailler à la ferme et les filles ne faisaient pas partie de la relève. J’ai donc étudié en service social mais, après quelques années, l’occasion s’est présentée de revenir à la ferme. J’y ai pris ma place d’agricultrice et je suis très heureuse depuis. »
Avez-vous remarqué une différence dans les questions des jeunes entre vos débuts et maintenant?
« Les mêmes questions reviennent souvent depuis quelques années : décrire une journée de mon travail, les heures travaillées, mes vacances, si je suis riche, les études à faire… Ça peut paraître répétitif ou réducteur a priori, mais je trouve au contraire que les jeunes sont vrais et y vont en toute simplicité avec leurs questions.
Ce qui a peut-être le plus changé, c’est quand je parle des technologies à la ferme. Les jeunes sont surpris d’apprendre que les technologies ont une place importante au quotidien en agriculture. »
Vous semblez avoir une approche du mentorat très proactive. Pouvez-vous m’en dire plus sur cette approche?
« Au début, je me limitais à répondre aux questions des jeunes, mais il me semblait qu’il me manquait des informations pour bien leur répondre. J’ai donc commencé à leur poser des questions.
« J’ai vu que les jeunes étaient à l’aise de me répondre et j’ai continué avec cette façon de faire. C’est aussi une façon de voir l’intérêt du jeune et d’apprendre à les connaître davantage, ce qui me permet de leur donner de meilleures informations. »
Y a-t-il des questions avec lesquelles vous avec plus de mal que d’autres?
« Comme je l’ai déjà dit auparavant, les jeunes sont vrais et ils sont à l’aise pour poser leurs questions. Elles ne sont toujours pas évidentes à répondre, mais on y arrive. Un jeune me dit qu’il aimerait avoir une ferme et je sais que c’est presque impossible... Un autre me demande si je prends des vacances pendant l’été alors que c’est la grosse saison de travail. À nous de leur dire les vraies choses, en toute simplicité. »
Qu’est-ce que vous trouvez le plus gratifiant en tant que mentor sur Academos?
« C’est le MERCI que viennent te dire les jeunes après avoir répondu à leurs questions et, dans mon cas, de leur avoir donné le goût d’étudier en agriculture. J’en suis très fière. »
Une histoire ou une conversation qui vous a particulièrement marqué?
« La conversation avec Catherine, 15 ans, m’a vraiment touchée. Nous avons échangé plusieurs messages en une semaine. Dans son dernier message, elle me disait que grâce à nos échanges, elle serait la relève de son père et qu’elle était certaine d’être une agricultrice. Elle avait en tête que c’était une profession pour les gars et “que cela n’avait aucun rapport si tu es passionnée par ton travail”, selon ses mots. Elle a ajouté qu’elle n’avait alors jamais connu l’opinion d’une agricultrice envers ce métier. »
Un conseil aux nouveaux mentors Academos?
« Soyez fier de faire connaître votre profession aux jeunes. Donnez-leur le goût d’aller de l’avant. Soyez vrai et authentique. Allez-y tout simplement dans vos messages et faites comme si vous jasiez avec un ami. »
Croyez-vous que le mentorat est encore plus important dans les domaines moins prisés, comme l’agriculture?
« Le mentorat est important pour toutes les professions, mais que des jeunes portent une attention spéciale à l’agriculture, c’est vraiment intéressant. Nous sommes la base de la société et de faire connaître davantage l’agriculture est primordial. Souvenons-nous toujours: PAS DE NOURRITURE SANS AGRICULTURE.
Je suis fière d’être agricultrice, car l’agriculture c’est la VIE et c’est ma VIE! »