Comment es-tu devenu pâtissier?
On connaît tou.te.s le métier de pâtissier ou de pâtissière pour l’avoir vu à la télé ou en vrai même dans certaines pâtisseries! Mais en quoi ça consiste vraiment? Pour le savoir, on a posé quelques questions à notre mentor Oussama Tarfa, pâtissier, confiseur, glacier et professeur! Si tu as la dent sucrée, que tu es créatif.ve et que tu aimes combiner des textures et des saveurs, cette entrevue est pour toi!
Plus jeune, quel genre d’élève étais-tu? Comment a été ton expérience au secondaire, au cégep et à l’université?
« J’ai fait une partie de mes études au Maroc. Plus jeune, j’étais l’élève timide, artiste et intello. J’avais de la difficulté à trouver ma voie. J’ai toujours été très différent des autres, mes attirances et mes ambitions ne suivaient pas toujours la majorité.
À mon arrivée au Canada, juste après mes études secondaires, j’ai découvert que je pouvais enfin faire ce que je voulais et de prendre des décisions par moi-même. En formation professionnelle, j’étais l’élève heureux, motivé, l’altruiste de la classe, le créatif et le passionné. Aujourd’hui, à l’université je suis le jeune homme bien occupé, désireux de grandir dans mon domaine et d’assouvir ma soif d’apprendre. »
Quelles étaient tes forces au secondaire ? Tes matières préférées ?
« J’aimais les matières littéraires et les arts. »
As-tu toujours su ce que tu voulais faire plus tard ? Si non, as-tu essayé plusieurs domaines ?
« À vrai dire non, étant plus jeune j’avais plusieurs rêves. J’ai voulu devenir magicien, puis détective privé ou encore architecte pour finalement m’arrêter sur le métier de chef pâtissier.
Même pour les adultes, c’est dur de savoir si on voudrait faire de notre métier toute une vie. Il n’y a pas de mal à changer! La vie est trop courte pour stresser et pour faire quelque chose où l’on ne rejoint pas nos valeurs et où l’on n’est pas heureux. » (Tout à fait vrai. C’est pas pour rien que c’est notre mantra! 😉)
Comment s’est passé ton choix de programme au cégep et à l’université ?
« Étant nouvellement arrivé, je voulais m’intégrer et m’inclure le plus rapidement possible dans la société. J’ai travaillé quelques jours après mon arrivée dans un restaurant comme aide-serveur et ensuite dans une épicerie comme commis boucher. Ça m’a laissé le temps (pas beaucoup !) de choisir mon programme de formation.
À l’époque, mon frère était étudiant en cuisine dans ce temps-là. Moi, qui regardais toujours des émissions culinaires et qui voulais devenir pâtissier je me suis dit pourquoi pas! Et c’est là où tout a commencé, où ma vie a pris un bon virage et où j’ai rencontré des gens formidables. »
Quelles étaient tes craintes plus jeune par rapport à ton choix de travail ? Comment y as-tu fait face ? Avais-tu des insécurités ?
« À vrai dire, étant le jeune de la famille, j’étais très protégé. Du jour au lendemain, je me suis retrouvé dans un autre pays, loin de mes parents. Bien que j’eus des insécurités, j’ai pris mon courage à deux mains et je me suis lancé dans un métier sans pour autant connaître quelqu’un qui le pratiquait. J’ai juste suivi mon cœur.
Pour me rassurer, je me disais que ce n’était qu’une petite sortie de zone de confort pour commencer ma vie active, mais je me suis vite rendu compte que c’était bien plus que ça. Je n’ai jamais regretté, car jusqu’à maintenant, je m’épanouis à chaque jour! »
Aujourd’hui, quel est ton métier ?
« Je suis pâtissier, chef de partie confiseur, chef formateur et étudiant au baccalauréat en enseignement de la formation professionnelle. »
Depuis quand exerces-tu ce métier ?
« Depuis 6 ans. »
Qu’est-ce que tu aimes le plus de ton métier ?
« Le travail manuel, la créativité et surtout faire sourire et plaisir. »
Pourquoi voulais-tu faire ce métier ? Qu’est-ce qui t’attirait ?
« J’ai toujours été émerveillé par les différentes techniques, la magie et la chimie des ingrédients. L’art de la pâtisserie me fascinait énormément depuis mon jeune âge. J’ai souvent été entouré de famille dans la cuisine, comme avec ma mère pour l’aider à faire des biscuits marocains pour différentes occasions. Être pâtissier me rappelle de très beaux et chaleureux souvenirs. »
J’ai toujours été avide de nouvelles connaissances et j’ai une volonté d’apprendre et de développer au meilleur mes capacités, mon potentiel et ma créativité. »
Tu as su te démarquer dans ta profession en te méritant notamment une mention d’excellence et en gagnant des prix. Veux-tu nous parler un peu de ton parcours ?
« Effectivement, j’ai gagné une médaille pour ma persévérance scolaire et été diplômé deux fois avec une mention d’excellence. J’ai représenté la ville de Montréal lors des Olympiades québécoises des métiers et des technologies et j’ai également remporté le 2e prix au Concours du meilleur apprenti boulanger du Québec. J’ai aussi obtenu un lauréat aux Grands Prix de la relève en restauration, tourisme et hôtellerie du Québec. Je me suis mérité une bourse de mobilité au concours des jeunes artisans du Québec pour aller faire un stage à Paris dans une école gastronomique des plus réputée au monde. »
Où te vois-tu dans le futur? As-tu des défis professionnels?
« Je ne compte clairement pas m’arrêter là, je me vois à la télévision dans le futur tout en partageant ma passion avec des apprenti.e.s. L’enseignement rejoint énormément mes valeurs d’inclusion, de pluralité et d’éthique! »
Considères-tu que tu exerces un métier stressant?
« Oui, en tant que pâtissier il faut bien savoir gérer son stress et avoir une rapidité d’exécution. Dans de telles situations, ça bouillonne au fond, mais le sourire est toujours présent! »
À quoi ressemblent les possibilités d’avancement pour un pâtissier?
« Les possibilités sont infinies, dans n’importe quel métier et comme je le dis au mentoré.e.s : tant qu’on aime ce que l’on fait, on sera capable d’y exceller. »
Quel est ton plus grand accomplissement ? De quoi es-tu le plus fier ?
« Je suis très fier de la personne et du pâtissier que je suis aujourd’hui. »
As-tu un conseil pour les jeunes qui veulent suivre tes traces ?
« À vrai dire, l’image sociale se dit que la formation est un déversoir pour les personnes qui ont des problèmes particuliers, ou encore pour ceux qui ne savent pas quoi faire. On dit aussi qu’il n’y a pas de fluidité entre les niveaux scolaires, mais c’est complètement faux! Au contraire, c’est un milieu où le taux d’insertion en milieu de travail est très élevé, où c’est très hétérogène et où j’ai rencontré des gens passionné.e.s et formidables.
Je suis moi-même jeune et je comprends tout à fait ce que vivent les jeunes. Donc je leur dirais : soyez différents, soyez vous-mêmes et foncez! »
Tu veux en savoir plus sur le métier de pâtissier? Consulte la vidéo d’Oussama!
Comme quoi quand on veut on peut! Si le parcours exceptionnel et très diversifié d’Oussama t’a inspiré.e et que tu aimerais en savoir plus sur le métier de pâtissier ou de pâtissière, n’hésite pas à lui écrire! J’imagine qu’il aura de très bons conseils pour toi lui qui est aussi enseignant!