Être enseignant au primaire, avec François Lavallée
Il y a quelques semaines, l’équipe d’Academos s’est rendue à l’école Simone-Desjardins, afin de discuter avec François, enseignant de 6e année, mentor sur notre plateforme et membre du comité ambassadeur d’Academos. On en a profité pour voir ce qui faisait de lui un si bon prof et voir à quoi ressemble son quotidien!
Dès notre arrivée, François nous accueille chaleureusement et nous explique qu’une fois par semaine, les élèves assistent à leurs classes dehors, été comme hiver, beau temps mauvais temps. (Euh WOW?!). Aujourd’hui, François est un professeur archi moderne et adoré par ses élèves. En poursuivant ta lecture, tu découvriras comment il en est arrivé là et à quoi ressemble sa vie d’enseignant.
Devenir enseignant, une voie toute tracée
Enseignant permanent depuis maintenant 10 ans, on pourrait presque croire que François était prédestiné à faire ce métier! L’école n’a jamais été une corvée pour lui. Il participait à presque toutes les activités parascolaires et, sans surprise, il adorait les présentations orales!
Pourtant, quand est venu le moment de choisir sa carrière, des dizaines de professions l’intéressaient. Il a découvert une passion pour les communications au cégep et a donc décidé de s’inscrire en communication marketing à l’université. Par erreur, l’université lui a envoyé une lettre de refus et c’est ainsi qu’il s’est retrouvé en Éducation préscolaire et enseignement primaire, son 2e choix, se disant que : « Dans la vie, rien n’arrive pour rien! ». Depuis, il n’a jamais regretté ce choix.
Ce qui l’attirait dans le monde de l’enseignement, c’était la possibilité d’animer une classe… Et de se donner en spectacle tous les jours! Comme il le dit si bien, il anime un one man show depuis 10 ans! Il aimait aussi l’idée d’avoir entre ses mains le futur de la société et d’avoir potentiellement le ou la prochain·e Premier·ère ministre dans sa classe!
La clé pour être enseignant
Pour François, être enseignant au primaire, c’est être polyvalent, débrouillard, créatif, empathique, organisé et avoir le sens du leadership. Mais surtout, ce qu’il faut c’est de l’ÉNERGIE pour animer une classe et garder les jeunes attentifs.
« Il faut avoir beaucoup d’énergie! On se bat pour avoir l’attention des jeunes. On ne peut pas se permettre d’être moins en forme une journée. Sinon ce sont les élèves qui vont en payer le prix et c’est injuste. »
Être enseignant au primaire, ça peut sembler facile. Pourtant ça n’est pas de tout repos et c’est un métier qui s’accompagne de défis quotidiens.
Travailler avec des jeunes, ayant chacun leur bagage, leurs expériences et leurs émotions ajoute une certaine complexité à son travail. Cela teinte aussi chacune de ses journées. De plus, François doit s’assurer que dans sa classe, ses élèves se concentrent pour apprendre. On s’entend que ça ne doit pas toujours être une tâche facile!
Évoluer en tant qu’homme dans un milieu féminin
Le domaine de l’enseignement au primaire est un domaine majoritairement féminin. On y retrouve environ 75% de femmes pour seulement 25% d’hommes. Bien qu’il soit de plus en plus normalisé pour un homme de pratiquer un métier à prédominance féminine, certains préjugés et stéréotypes perdurent.
Bien que n’ayant jamais vécu de discrimination, François est conscient qu’il est parfois traité différemment au travail. Ses collègues, avec qui il s’entend très bien, ont tendance à l’encadrer un peu plus, à penser qu’il a besoin d’aide en organisation ou en planification ou encore à prendre pour acquis qu’il excelle en gestion de classe parce qu’il utilise sa grosse voix.
Heureusement, ces stéréotypes n’affectent pas trop François qui considère avoir les mêmes possibilités d’avancement que ses collègues. Il a d’ailleurs toujours senti qu’il avait sa place en enseignement au primaire et était bien accueilli dans les écoles.
Enseigner, une grande fierté
Malgré les défis liés à la profession et au fait qu’il soit un homme dans domaine féminin, être enseignant est pour lui une profession gratifiante qui a un réel impact sur la société.
« Ma plus grande fierté est d’avoir appris à des enfants à lire. Réalisez-vous le privilège que de donner accès à toutes les informations ou histoires se trouvant dans des livres ou sur internet? Lorsqu’un enfant apprend à lire, on lui donne un outil à vie qui lui permettra d’apprendre par lui-même, se divertir ou même transmettre des connaissances aux autres. »
En tant qu’enseignant, François a le privilège d’apprendre toutes sortes de choses à ses élèves et d’avoir un impact positif sur leur apprentissage et leur cheminement scolaire. Il a aussi la chance d’accompagner ses élèves lors d’une étape cruciale de leur vie, soit le passage du primaire au secondaire.
« Chaque fois que je vois partir mes élèves vers le secondaire, je sais que j’ai eu un impact sur leur estime de soi et potentiellement sur leur vie. Si j’ai permis à un·e élève d’être soi-même et d’accepter sa différence, je considère avoir fait mon travail. »
Passionné, engagé et dévoué comme il l’est, François a toutes sortes de projets pour l’avenir! Il étudie actuellement la sexologie à l’université, se spécialisant vers l’éducation à la sexualité. Selon lui, les cours de sexualité ne sont pas assez inclusifs pour les personnes issues de l’immigration et des communautés lgbtq2s+. Il s’intéresse aussi à la programmation, à la robotique et convoite potentiellement l’enseignement aux adultes! Tu aimerais en savoir plus sur le parcours de François ou sur le métier d’enseignant au primaire ? Écris-lui sur Academos!
Waw!!