Le patrimoine dépoussiéré par les jeunes : jeux vidéo, musées virtuels, et médiation culturelle

On entend souvent dire que l'histoire et le patrimoine n’intéressent pas les jeunes. C’est sûrement un autre mythe digne d’être déboulonné!

Récemment, à l’émission Dessine-moi un dimanche, l’historienne Évelyne Ferron a consacré un reportage au dernier jeu vidéo de la série Assassin's Creed, qui se déroule à Londres, à l'époque victorienne. À peine lancé, ce jeu bat des records de vente, entre autres en raison du réalisme stupéfiant de la reconstitution historique des lieux et des événements. On prédit déjà un succès surpassant celui de son prédécesseur, Assasin’s Creed Unity, développé à Montréal par Ubisoft et vendu à 52 millions exemplaires dans le monde. Ce jeu, dont l’action se déroulait durant la Révolution française, est, dit-on, la cause d’un boom d’inscription dans les cours d’histoire. Il a été développé en collaboration avec Laurent Turcot, un jeune prof d’histoire du 16e au 19e siècle de l’Université de Trois-Rivières, qui utilise d’ailleurs Assasin’s creed comme outil d’enseignement dans ses cours à l’université.

Y a-t-il un avenir professionnel dans la culture et le patrimoine?

Plusieurs des métiers d’avenir dans le domaine de la culture et du patrimoine sont des métiers qui existent déjà, mais qui se renouvellent, notamment à cause des technologies. Par exemple, les bibliothécaires sont maintenant des experts de la gestion des collections numérique. Les musées se transforment pour intégrer de la réalité augmentée dans leurs expositions. Ils embauchent des designers, des cinéastes, des développeurs web, des chargés de projets. Un bon exemple de cela est l’application Montréal en histoire, lancée il y a quelques mois. Avec cette application gratuite, on peut carrément redécouvrir un Vieux-Montréal vivant. C’est tout simplement spectaculaire. Les jeunes trouvent également des solutions pour donner un nouveau souffle aux musées. Une initiative très intéressante à cet égard est Museomix, une initiative citoyenne qui, chaque année, regroupe des créateurs, artistes, communicateurs, graphistes, programmeurs, médiateurs culturels et entrepreneurs pour rendre les musées plus accessibles et vivants grâce aux technologies.

Enfin, dans le monde du travail, avec les nombreux départs à la retraite, c’est la mémoire et la culture organisationnelle qui disparaît des entreprises. C’est la cause de mauvaises décisions, de perte de temps et de roulement de personnel. Comment rendre accessibles facilement ces connaissances? Il y a les technologies, et il ne faut surtout pas oublier le contact humain, comme les mentors.

Pensez-vous qu’il y a de l’avenir pour les jeunes dans le domaine du patrimoine et de la culture?

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