À la découverte de nos mentores : Émilie Lefol
Le recrutement de mentores joue un rôle crucial dans les objectifs principaux de la Chaire pour les femmes en sciences et en génie (CFSG). En effet, les mentores permettent à la CFSG de présenter aux filles et aux jeunes femmes des modèles féminins qui œuvrent et réussissent professionnellement en sciences et en génie afin de contrer les stéréotypes et les tabous.
Émilie Lefol, étudiante au doctorat en écologie, a accepté d’être mentore pour la CFSG et de partager son expérience sur Academos.
Pour te la faire connaître un peu mieux, voici un portrait plus personnel d’elle et de son parcours ! Nous l'avons rencontrée lors d'une courte entrevue, malgré son horaire très chargé d'étudiante au doctorat.
Décrivez-nous votre parcours scolaire et professionnel.
Je suis Française, donc je vais expliquer ce que j’ai fait et ce à quoi ça correspond au Québec. J’ai fait le secondaire classique. Ensuite, j’ai fait un baccalauréat en biologie. Nous, la maîtrise, c’est deux ans. Donc, la première année, je l’ai faite en écologie terrestre et, la deuxième, en écologie marine. Puis, j’ai travaillé pendant cinq ans dans différents organismes de recherche. Par la suite, j’ai été acceptée à l’Université de Sherbrooke au doctorat, depuis environ deux ans et demi.
Pour mon parcours professionnel, comme beaucoup d’étudiantes, j’ai un peu travaillé à droite et à gauche. Je faisais beaucoup d’animation pour les enfants, d’animation scientifique à l’école, dans des colonies de vacances, ce genre de choses. Puis, dans le domaine, pendant mes cinq années de travail, j’ai travaillé au CNRS (Centre national de recherche scientifique). C’est un organisme public français. Ils m’ont envoyée un peu partout dans le monde pour étudier des oiseaux et des mammifères.
Quels sont les 3 mots qui vous représentent le plus ?
Dynamique, optimiste et volontaire.
Quel est l’élément ou le moment charnière qui a déclenché votre passion pour votre domaine ?
Un stage que j’ai effectué au baccalauréat durant ma troisième année. Je suis partie à l’étranger. J’ai travaillé avec des oiseaux et, là, je me suis dit : « Ouais, c’est ça que je veux faire ! »
Quel aspect de votre travail préférez-vous ?
La polyvalence. Puisque je suis au doctorat en écologie, j’ai du travail de terrain l’été. J’ai de la préparation avant et après. Ensuite, je suis dans un laboratoire où je fais des mesures. Puis, il faut analyser les résultats et les publier. Il faut aller à des conférences pour présenter sa recherche. C’est ce qui fait que c’est très diversifié et j’aime beaucoup ça.
Avez-vous un modèle féminin dans votre domaine ou dans votre famille qui vous inspire ?
Ma mère ! Elle a toujours été de bons conseils et elle semblait sage. Ma maman m’inspire beaucoup. Par contre, je pense que, dans notre vie, on n’a pas qu’un modèle. On a plusieurs modèles à différentes périodes de sa vie. Finalement, on apprend un petit peu de cette personne-ci et un petit peu de cette personne-là.
Avez-vous eu des moments plus difficiles durant votre parcours vers votre métier ?
Comme tout le monde ! (Rires) Ce serait trop beau dire : « Non, tout était super bien ! ». Oui, il y a toujours des périodes où on doute, où on échoue. C’est de ça que je parlais tout à l’heure. J’ai dit « volontaire » pour me représenter, parce que, malgré le fait que j’ai échoué, je persévère. Je parle notamment d’une de mes activités dans mes cinq années de travail. J’ai été engagée pour partir en Antarctique pendant 15 mois. Avant d’avoir ce poste, j’ai été refusée trois fois ! Donc, à chaque refus, je demandais pourquoi j’avais été refusée, ce qu’il me manquait. Entre deux candidatures, il passait un an, et j’essayais de cocher tout ce qu’il me demandait pour essayer de l’avoir. Finalement, je l’ai eu ! Comme quoi, il faut toujours persister !
Quelles sont vos plus grandes réalisations sur le plan professionnel et personnel ?
Je pense qu’on marche tous avec des objectifs qui, au départ, peuvent être des rêves. Mais, petit à petit, on se rend compte qu’ils ne sont pas si irréalisables que ça. Il faut marcher par étape. Il ne faut pas nécessairement avoir des objectifs trop élevés.
Cette année, je voulais avoir un projet. Le projet Homeward Bound est un programme qui valorise les femmes dans les sciences pour inspirer les nouvelles générations. C’est un projet qui recrute, sur une période de 10 ans, 1 000 femmes. Des experts vont les outiller pour qu’elles accèdent à des postes à responsabilités, pour qu’elles apprennent à communiquer, pour qu’elles soient capables de se faire des relations et pour qu’elles inspirent les futures jeunes filles, les futures chercheuses, les grandes PDG ou les politiciennes. Je voulais vraiment participer et j’ai été acceptée. Chaque année, ils choisissent 100 femmes et, cette année, j’ai été choisie. Donc, il faut avoir des petits objectifs et essayer de les réaliser.
Où vous voyez-vous dans 10 ans ?
Je n’en sais rien ! C’est une question super difficile. Où étais-je il y a 10 ans ? Ça me parait tellement loin. En tout cas, je ne sais pas dans quel pays, je ne sais pas dans quel job, mais, tout ce que j’espère, c’est que je vais travailler avec des gens que j’aime, dans un métier que j’aime. Je n’ai jamais eu de plans préétablis. Je suis vraiment opportuniste. Je crois que ça dépend des gens qu’on rencontre et des différentes occasions qu’on a. Ça dépend de la vie, tout simplement ! La route n’est pas si linéaire que ça et ça peut amener à différentes choses. Donc, je n’en sais rien !
Si vous pouviez changer une chose dans le monde, quelle serait-elle ?
La place des femmes dans la société. Je pense que, pour beaucoup de choses, tout part de là. Que ce soit en ce qui concerne la famille ou même la guerre, je pense que si on mettait la place de la femme à sa juste valeur, ça résoudrait énormément de problèmes ! Vraiment ! Je le crois.
Qu’est-ce que ça représente pour vous d’être une mentore Academos ?
Ça représente une occasion de communiquer avec d’autres étudiants qui ont peut-être des questions, des doutes, des craintes, qu’on a tous eus. Je pourrai peut-être leur apporter quelques solutions, quelques conseils, qui leur permettront de réussir.
Quels conseils donneriez-vous à une jeune fille qui s’intéresse aux domaines des sciences, du génie, des mathématiques et de la technologie ?
De ne jamais laisser tomber ! D’y croire, toujours ! Et, si elle a des doutes, si elle a des peurs, d’en parler. Parfois, on a l’impression qu’on est toute seule vis-à-vis de nos difficultés et, quand on commence notre parcours, on se rend compte qu’on ne l’est pas. Finalement, à plusieurs, on peut peut-être s’aider à avancer pas à pas et à sortir de ce tourbillon de « je n’y arriverai pas », « je suis trop nulle » ou « x » raisons.