À la découverte de nos mentores : Émilie Parent
Le recrutement de mentores joue un rôle crucial dans les objectifs principaux de la Chaire pour les femmes en sciences et en génie (CFSG). En effet, les mentores permettent à la CFSG de présenter aux filles et aux jeunes femmes des modèles féminins qui œuvrent et réussissent professionnellement en sciences et en génie afin de contrer les stéréotypes et les tabous.
Émilie Parent, étudiante au doctorat en astrophysique, a accepté d’être mentore pour la CFSG et de partager son expérience sur Academos.
Pour te la faire connaître un peu mieux, voici un portrait plus personnel d’elle et de son parcours !
Décrivez-nous votre parcours scolaire et professionnel.
Quand j’étais enfant et adolescente, j’étais très intéressée par l’astronomie. Je pensais même être astronaute, mais j’avais peur que ce soit un rêve inaccessible et je ne connaissais pas beaucoup les métiers d’astronome et d’astrophysicienne. J’avais de bonnes notes en sciences au secondaire et je me suis dit que je devrais faire comme toutes bonnes étudiantes et tous bons étudiants font lorsqu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent faire comme métier ; aller en science de la nature au Cégep. Mais, au Cégep, c’est vraiment mes cours de physique qui me passionnaient et je trouvais que les cours de biologie ne se montraient pas comme des défis intéressants. J’ai donc décidé de faire un baccalauréat en physique. Durant ce bac, j’ai pu travailler avec des professeurs-astronomes. Étant une étudiante qui met beaucoup d’efforts et de temps dans ses études, j’ai eu la chance d’aller faire un stage comme assistante de recherche en astronomie en Californie. C’est vraiment cette expérience qui m’a donné la piqûre. J’ai continué à McGill et complété une maîtrise en astrophysique. J’entame maintenant mon doctorat.
Quels sont les 3 mots qui vous représentent le plus ?
Leader, curieuse, créative
Quel est l’élément ou le moment charnière qui a déclenché votre passion pour votre domaine ?
Sans aucun doute un stage de recherche en astrophysique en Californie. Avant ce stage, je ne croyais pas que la recherche était quelque chose pour moi.
Finalement, j’ai eu la piqûre !
Quel aspect de votre travail préférez-vous ?
Le travail est palpitant et passionnant. Tu apprends de nouvelles choses tous les jours ! C’est toujours incroyable quand tu t’arrêtes un instant pour comprendre ce que tu es en train de faire : tu observes des choses qui se produisent si loin de nous, dans des mondes complètement différents ! Je ne crois pas qu’il y ait de sujets plus extraordinaires que l’astro. De plus, découvrir des phénomènes et des objets nouveaux et mystérieux est chose courante dans le domaine : l’astronomie, c’est un milieu très actif, contrairement à d’autres sujets de recherches.
Avez-vous un modèle féminin dans votre domaine qui vous inspire ?
Absolument. Ma superviseuse de recherche, Victoria Kaspi. En plus d’être une mentore talentueuse, elle a toujours été très patiente avec beaucoup de compassion (ce qui est très bénéfique dans un monde stressant comme celui de la recherche scientifique). Elle a remporté plusieurs prix, incluant les plus prestigieux prix scientifiques du Québec et du Canada. Elle est la première femme à gagner la médaille d’or Gerhard-Herzberg en sciences et en génie du Canada. Elle est une « rock star » de l’astrophysique reconnue internationalement.
Avez-vous eu des moments plus difficiles durant votre parcours vers votre métier ?
Oui, les études et le monde de la recherche scientifique sont des milieux stressants, qui demandent beaucoup de travail acharné. C’est particulièrement difficile lorsque des dates limites de remises de travaux sont à nos portes.
Quelles sont vos plus grandes réalisations sur le plan professionnel et personnel ?
Je m’implique beaucoup dans la vulgarisation scientifique auprès du public. Que ce soit en donnant des conférences pour le public général ou bien via l’organisation d’événements, j’aime partager ma passion pour l’astronomie. Je suis particulièrement satisfaite de mes réalisations dans cet aspect de mon développement professionnel.
Où vous voyez-vous dans 10 ans ?
J’aimerais beaucoup enseigner au niveau collégial. J’aime la recherche et la physique, mais j’aime encore plus interagir avec les gens et expliquer certains concepts scientifiques.
Si vous pouviez changer une chose dans le monde, quelle serait-elle ?
Question difficile. Évidemment, il y a plusieurs problèmes qui doivent être résolus dans le monde, mais je suis particulièrement inquiète en ce qui a trait à ce que les humains font subir à la Terre et aux autres créatures vivantes. Réchauffement climatique, pollution et surexploitation sont tous les problèmes qui demandent plus d’action.
Qu’est-ce que ça représente pour vous d’être une mentore Academos ?
Durant mon secondaire, je n’étais pas familière avec la recherche scientifique. J’espère que mon rôle de mentore permettra à la relève québécoise de découvrir ce type de carrière. De plus, les milieux scientifiques, surtout la physique, le génie et l’informatique, sont des milieux sous-représentés par les femmes et par les minorités. Combattre ce problème est quelque chose qui me tient à cœur, et j’espère pouvoir encourager les jeunes femmes et les personnes de différentes ethnies à poursuivre leurs aspirations vers les carrières scientifiques.
Quels conseils donneriez-vous à une jeune fille qui s’intéresse aux domaines des sciences, du génie, des mathématiques et de la technologie ?
Je dirais qu’elle ne doit pas être intimidée et qu’elle doit croire en son potentiel. Ces milieux ont beaucoup à offrir et la passion devrait être le seul facteur influençant notre choix de carrière. Lors de moments plus difficiles durant les études, il est bon de s’entourer de personnes positives et d’un bon soutien.